Lors de mon premier séjour à Abidjan, j’ai eu deux crises paludéennes qui m’ont obligée à rester à la maison. Je dormais toute la matinée et je n’avais aucune force, encore moins celle de me lever. Chaque jour, à la même heure, un son répété me tirait du sommeil. Doucement, je revenais à Babi, au son du mortier. Ce bruit avait une telle douceur et un rythme soutenu qui me donnait de l’énergie. J’entendais ce bruit dans la maison, mais aussi à dans les immeubles mitoyens. Toutes les cuisinières pilent le foutou à cette heure ci car c’est le repas préféré des enfants!
On pile le foutou en utilisant un mortier et un pilon, en bois, qui permettent de réduire en pâte, la banane plantin et l’igname. On dispose l’igname préalablement éplucher et coupé en deux morceaux sur les parois du mortier, puis on le pile à l’aide du pilon. On écrase l’igname jusqu’à ce qu’il devienne une pâte compacte. On répète cette action avec la banane plantin que l’on mélange avec la pâte d’igname de façon à obtenir un foutou homogène. Le geste est sûr, direct, rythmé, franc, fort, puissant… Le foutou advient après de longues minutes de travail intense. Une boule épaisse, légère et élastique!
Le foutou est servi dans une assiette, accompagné d’une sauce. Quel régal!
Bon agran!
olala merci pour ce post qui me renvoie à mon enfance ! que ne donnerais je pas à l’heure actuelle pour un foutou avec une bonne sauce graine ? La cuisine ivoirienne est vraiment délicieuse 🙂